Je poursuis ma critique du militantisme en m'intéressant à la manière dont celui-ci prétend souvent combattre les préjugés, et en opposant à cette manière la posture radicale que je défends dans ce blog.
Je constate simplement que le militantisme va au combat sans s'interroger sur les causes de la guerre.
Si très souvent les combats menés sont contre une forme ou une autre de préjugés, qu'ils soient à l'encontre des femmes, des personnes homosexuelles ou que sais-je, qui se demande pourquoi les êtres humains ont des préjugés et comment on pourrait faire pour qu'ils n'en aient plus ? Personne.
Ces questions-là sont rangées au placard, parce qu'on considère que l'être humain est ce qu'il est, qu'il ne changera pas, et qu'on ne peut changer les choses qu'à l'échelle politique et sociale. C'est toujours cette bonne vieille façon d'aborder les situations de l'extérieur en niant à l'être humain sa nature spirituelle et ses capacités de transformation.
Il se peut bien que l'être humain, considéré globalement, ne puisse pas changer comme on le souhaiterait, ce qui ne signifierait pas moins qu'il n'est qu'un emmerdeur constitutif voué à répandre sa connerie partout où il se manifeste.
Combattre les préjugés un par un et de l'extérieur revient dans ce cas à écoper un bateau dont la coque est percée.
On peut en écopant vouloir empêcher le bateau de couler : c'est ce que font les gens qui ne voient pas loin.
Je ne me livrerais pas à ce chantage.
Si le bateau doit couler, qu'il coule.
Le seul combat qui vaille est celui qu'on mène contre soi-même.